Depuis sa création le groupe "A L'UNISSON" parraine une classe à HAÏTI.
Ci-dessous vous trouverez un document concernant ce pays,
suite au séjour de Patrick BRUNEAU sur cette terre :
RETOUR
de TERRE INCONNUE (pour
moi)
Invité
par Martine et Raymond BARRE de l’association « Kè Kontre »
(Cœurs Unis Haïti), j’ai participé à la Mission 2015, qui m’a
permis de séjourner à Port-au-Prince et dans les environs, du 13
janvier au 15 février.
Que
retenir de ce premier rendez-vous en terre haïtienne ?
7 500
kilomètres, 10 heures d’avion, 6 h de décalage horaire, ce sont
déjà des éléments qui comptent dans une séparation ! On est
moins tenté de revenir tout de suite à la maison, s’il y a un
problème !
« Une
terre asséchée … Une politique instable … De petits revenus et
de grandes richesses … Un pays à la merci des autres … Une
justice à plusieurs vitesses … Une éducation qui n’est pas à
la hauteur des ses ambitions … Une population élevée dans la peur
… Séismes et cataclysmes … »
Tels
pourraient être les titres que nous pourrions rencontrer dans un
journal, après le reportage d’un journaliste qui viendrait de
passer une semaine dans la capitale (comme
ce fut le cas dans le magazine Marie-Claire de février 2015).
Et
pourtant, je refuse cette image d’un pays maudit ! Je préfère,
et de loin, l’attitude de la population haïtienne qui sait pleurer
ses morts, c’est vrai, mais qui, le lendemain repart au travail. En
5 années, sur les 12 écoles visitées, une a tenu (Jules VERNE qui
était plus récente et de construction plus solide), une autre est
en phase de reconstruction et 10 autres ont été entièrement
reconstruites ! Qui dit mieux ! Ah, bien sûr, pas sans
aide extérieure !
Pourquoi
suis-je parti là-bas ?
Une
triple mission m’avait été assignée ! La première, parce
que j’ai été « poussé » par les 250 élèves de mon
ancien établissement, au moment où je remettais officiellement le
chèque, provenant du bol de riz que nous avions effectué, au
profit de l’association « Kè Kontre ». Martine s’est
tournée vers moi en disant au micro : « On pourrait
peut-être demander à monsieur BRUNEAU de venir remettre le chèque
avec nous, directement à l’école qui va l’utiliser ? »
Et les enfants de scander : « Allez, monsieur BRUNEAU !
Allez … ! » Comment résister ? Et quand on promet
à des enfants, il faut tenir, sinon, on est un lâche !
La
seconde consistait à faire le point sur les projets soutenus par
notre association. En tant que nouveau membre du Conseil d’
Administration, il me fallait éclaircir toute la palette de nos
actions : parrainages d’enfants, de classes, fournitures de
matériel scolaire, paiement de scolarités, de cantines, aides aux
soins, aménagement, rénovation et construction de bâtiments
scolaires etc.
La
troisième était d’apporter un soutien et une aide pédagogique au
personnel de l’école d’application Jules VERNE. En effet, Joël
GOUY, son directeur, est multitâche. Ces dernières années, il a
beaucoup consacré de temps aux plans et au suivi des travaux dans la
construction des différents bâtiments, ainsi qu’aux demandes de
fonds pour en assurer le financement. D’autre part, il assure
toujours des cours aux étudiants de l’Ecole Normale qu’il a
fondée. Il en assure le suivi au cours des stages qu’ils
effectuent dans les autres écoles du secteur. J’ai d’ailleurs eu
l’occasion de le suivre au cours d’un de ces déplacements.
En
quoi a consisté mon travail ?
Une
réflexion a été démarrée en 2011, à la suite du passage de
Jean-Loïc et Ginou (2 enseignants et conseillers du Maine et Loire).
Nous nous sommes servis de ce document et l’avons réactualisé, en
profitant d’une semaine où les enseignants de l’école Jules
VERNE étaient en formation. Il s’agissait de …
1°
rendre les enfants ACTEURS de leurs apprentissages
2°
tenir compte des enfants en DIFFICULTE
3°
réfléchir sur le système d’ EVALUATION
La
2ème
semaine a consisté pour moi à faire le tri des jeux éducatifs, mis
à la disposition des enfants, lorsqu’ils ont terminé un travail.
Cela permet de développer leur autonomie ! Ensuite, nous avons
pu procéder à l’ouverture des 10 cartons qui provenaient
d’établissements des Pays de Loire. Inventorier, classer et
répartir dans les classes en fonction des âges et des niveaux,
occupèrent une partie de mon temps.
Les
3 semaines suivantes furent consacrées aux visites pédagogiques des
enseignants du primaire (à la demande de Joël). Un temps
d’observation de 2 heures en classe leur était consacré, suivi
d’un entretien « à chaud ». Puis, j’ai pris soin de
leur fournir, à chacun, un écrit qui reprenait tous les éléments
observés, avec des ajouts de remarques et de conseils prodigués. Un
dernier entretien permettait de souligner les efforts accomplis, les
changements opérés et ceux qui restaient encore à faire. Il était
important de se placer en perspective d’amélioration et de
progrès.
En
conclusion
…
Je
n’ai pas chômé ! A aucun moment, j’ai eu le sentiment de
perdre mon temps, au contraire ! Ce travail m’a beaucoup
intéressé, surtout qu’il alternait avec les visites d’écoles à
l’extérieur. J’ai dû m’adapter à la structure existante
(j’avoue avoir eu un peu de mal à m’y retrouver au départ). Il
m’a fallu connaître les personnes et surtout les reconnaître
(j’en ai mélangées certaines jusqu’au bout). J’ai eu honte
plusieurs fois !
La
difficulté vient du fait que nous ne faisons que passer. Le regard
et l’impact seraient tout autres si nous restions toute une année
scolaire. Nous pouvons effectuer des observations et des
recommandations, mais nous ne serons pas toujours là, pour
surveiller leur mise en place. C’est plutôt gênant !
Heureusement, nous avons pensé à nous rencontrer en France, entre
conseillers et visiteurs (au moins 2 par 2), afin d’assurer, au
mieux, un certain tuilage. Un cahier de suivi pédagogique a
également été mis en place, dès les premières rencontres.
L’établissement
où j’ai travaillé pendant les 5 semaines.
Une
des seules écoles à être restée debout après le
tremblement
de terre du 12 janvier 2010 !
L’équipe enseignante de Jules Verne à Port-au-Prince
Enfants
bien préparés avant d’arriver à l’école
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